J’ai été émue et étonnée par la grande qualité de l’exposition consacrée au travail de Jean-Paul Gaultier. On a beaucoup entendu parler de la mise en scène multimédia de Denis Marleau qui anime les mannequins vêtus de haute couture et qui nous amène presque à croire qu’ils sont de chaire et de sang et qu’ils s’adressent à nous. Par ce jeu de charme qui nous fait sourire Gaultier nous invite dans son monde de créations grandioses, si spectaculaires et aussi ludiques, mais jamais frivoles. En y repensant, ce sont les voisinages des matières qui étonnent, qu’elles soient fourrures, soies, lainage, plumes ou écailles de tortues et de crocodiles, des millions de sequins cousus un à un, bobines de films, cheveux. Tous ces assemblages insolites mènent à de sublimes créations. Mais surtout, on imagine à travers ce travail, les milliers d'heures en ateliers, ces petites mains silencieuses qui s’associent et font naître à partir de la vision du créateur, un art vivant qui n'a pas fini d'évoluer.