Vingt cinq années ou neuf mille cent vingt cinq jours:
Qu’on s'est embarqué ensemble en kayak et
qu’on suit les méandres d’une longue rivière pagayant en harmonie, conservant
l’équilibre, multipliant l’énergie.
À contre-courant, la coque frappant l’eau
et se soulevant dans les vagues. Le vent en pleine gueule, le chapeau enfoncé
jusqu’aux yeux pour éviter qu’il ne s’envole. Le vent qui tourne, qui nous
pousse, nous déstabilise, nous propulse.
Qu’on regarde les grosses bleues ou les
petites baleines blanches glisser, passer sous notre embarcation sans jamais
nous effleurer, mais en laissant en nous cette impression trouble d’avoir côtoyé
un monde si fort et si fragile.
Qu’on accoste sur des plages avec douceur
en évitant les pierres qui nous éraflent.
Qu’on monte des campements pour se mettre à
l’abri des moustiques qui veulent nous dévorer et regarder ensemble les étoiles
à travers les petits trous de la toile.
Qu’on vit notre voyage en pointant sur la
carte notre prochaine traversée.
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